Du 14 au 17 Mars 2013
De Prum à Siem Reap (127 Kms)
Le mercredi 14 mars, à la mi-journée, nous
avons quitté les routes thaïlandaises surchauffées pour les routes
cambodgiennes… tout aussi surchauffées.
Le visa cambodgien peut s’obtenir
directement à la frontière mais, corruption oblige, le coût peut être variable.
Des amis, entrés
peu de temps avant nous au Cambodge à moto(eux en provenance du Laos), avaient dû
patienter un peu avant de pouvoir obtenir leurs visas sans payer de surplus frauduleux.
Pour nous, ce fut assez rapide : 1) Nous sommes arrivés au guichet pour
l’émission des visas ; 2) le guichetier nous a demandé 25$ par visa ;
nous avons répondu que nous voulions un visa « Tourisme » et que ce
dernier coûte seulement 20$ ; 3) il a émis et collé nos visas dans nos
passeports, et nous les a rendus contre… 2x20$ ! Bref, en 15 mn nous
avions passé la frontière et nous sommes repartis avec visas et passeports
tamponnés pour 40$. Comme il était midi, nous avons décidé de faire une pause-déjeuner pour ne pas repartir en pleine chaleur.
La ville cambodgienne frontalière de Prum est
essentiellement constituée de casinos, où les Thaïlandais viennent s’adonner à un vice
interdit chez eux,et
de petits commerces (bureaux de change, magasins de téléphonie, etc). Pour repousser
encore un peu le redémarrage sous la chaleur, nous sommes allés acquérir une carte SIM cambodgienne
avec un accès internet. Cette stratégie a fonctionné au-delà de nos
espérances : la seule vendeuse de la boutique, récemment embauchée et
totalement inexpérimentée, nous a retenus près d’une heure pour réussir à
activer la carte; elle était ravie, nous étions ses premiers clients. Lorsque
nous sommes repartis, il faisait toujours aussi chaud et lourd, et le ciel
était maintenant menaçant. Après seulement 5 km mon pneu arrière a commencé à
se dégonfler (la 2nde crevaison depuis Paris pour moi!). Nous
nous sommes arrêtés à côté d’une petite échoppe, sous un ciel de plus en plus sombre
et au milieu de rafales de vent, et avons juste eu le temps de changer la chambre
à air avant que l’orage éclate. Nous avons pu nous abriter dans l’échoppe, en
compagnie des buveurs de bière déjà présents et des travailleurs agricoles
venus également s’y réfugier. Nos hôtes nous ont offerts à boire et leurs plus
beaux sourires, faute d’autre moyen de communication (notre khmer et leur
anglais étant à peu près du même niveau). La pluie s’est arrêtée in extremis pour que nous ayons le temps
de rallier Pailin avant la nuit, à moins de 20 kilomètres de là.
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Un abri bienvenu qui nous a fait tester l'accueil Cambodgien. |
Le lendemain matin, nous sommes repartis à 7h
pour rejoindre Battambang. Depuis la Thaïlande, les conditions climatiques de plus en plus
difficiles (une température supérieure à 40°C en journée et un fort taux
d’humidité) nous ont obligés à modifier nos habitudes et à nous lever entre 5h
et 5h30 (soit environ 3h plus tôt que pour partir travailler quand nous sommes
à Paris) pour profiter des quelques heures de « fraîcheur matinale » (toute relative…). Le paysage qui s’offre à nos yeux est très
différent de celui que nous avions la veille en Thaïlande : forêts
disparates, tas de cendres restes des brûlis utilisés pour nettoyer les
sous-bois, les champs et les bas-côtés de la route, rizières sèches, etc. Les maisons, quant à
elles, ont pris de la hauteur : l’habitat khmer traditionnel est sur
pilotis, l’espace ombragé sous la maison servant de pièce à vivre
supplémentaire, tout du moins à la saison sèche.
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Rizières et bananiers aux tons d'automne... euh de saison sèche! |
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Habitat Khmer traditionel |
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Contrairement à l'Inde, ici les klaxons sont interdits! |
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La plus grosse coco verde que nous ayions bue... nous n'avons même pas réussi à finir la pulpe! |
Après nous être installés dans un petit hôtel
du centre de Battambang (avec piscine et terrasse aménagée sur le toit, le luxe
à petit prix !), nous avons exploré cette ville moyenne, mélange de
tradition (vaste marché, architecture coloniale française) et de modernité
(cafés et restaurants tenus par des ONG et proposant un accès wifi, supermarché
moderne ne vendant que des produis importés des US et luxueux hôtels récemment
construits).
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Le marché, Battambang |
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Rive de la rivière Sangkae, Battambang |
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Battambang |
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Cortège des moines qui vont chercher leurs offrandes matinales, Battambang |
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Sortie de l'école: le retour à la maison se fait à pieds, en vélo... |
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... ou en moto! |
De Battambang, nous avons choisi de
rallier Siem Reap en bateau. A cette saison où le niveau de l’eau dans la
rivière Sangkae et le lac Tonlé Sap est bas, le trajet dure 7 heures. Nous
avons ainsi eu le temps d’observer la vie des villages flottants : déplacements
en barque dans les « rues » du village, vendeurs flottants, sortie de
la messe sur le « parvis » de l’église flottante, toilettes
simplifiées (= direct dans le lac), etc. Les habitations sur le Tonlé Sapsont
mouvantes au gré des saisons et des variations de surface et de profondeur du
lac : celles-ci passent respectivement de 2.700 à 16.000 km2 et de 1 à 9 mètres entre la saison sèche et la saison des pluies. L’écoulement des eaux du lac,
quant à lui, est unique au monde : à la saison des pluies le Mékong se
déverse dans le lac alors qu’au contraire à la saison sèche les eaux du lac
s’écoulent dans le Mékong.
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