Du 20 au 23 Mars 2013
De Siem Reap à la frontière avec le Laos (393 Kms)
Nous sommes repartis de Siem Reap, vers l’est, non
par la route nationale 6 comme tout le monde mais par l’ancienne route
angkorienne qui reliait Angkor à Prasat Bakeng. Cette route n’est en fait plus qu’une
piste, souvent sablonneuse, parfois barrée par des trous d’eau que nous n'avons pu traverser qu'après avoir déchargé les vélos. Seuls quelques ponts angkoriens (toujours debouts!) rappellent l’importance qu’a eu cette route il y a un millénaire. Nous l’avons quittée au bout d’une
vingtaine de kilomètres pour nous diriger plein nord par la nouvelle route qui
relie Damdek à Koh Ker. Quelques kilomètres plus loin nous nous sommes arrêtés
pour visiter le temple de Beng Mealea (qui appartient également aux temples
Angkoriens ; cf post précédent) et déjeuner.
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Ancien pont Angkorien |
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(Mauvaise) surprise! |
La "nouvelle" route sur laquelle nous avons ensuite poursuivi vers le nord s'est révélée être une "future" route, c'est-à-dire une piste en travaux. Nous avons
pu y mesurer l’importance d’un statut Facebook d’amis voyageant à moto «Note pour plus tard : le
garde-boue garde la boue». En effet, quelques kilomètres avant Koh Ker, un
orage localisé avait détrempé la route peu de temps avant notre passage (Cette année la saison sèche est un peu pluvieuse!). La glaise mouillée de
la piste s’est alors accumulée sous nos garde-boues et a rapidement bloqué les roues :
impossible d’avancer! Nous n’avons pu repartir qu’après plus d’une heure
de nettoyage des roues et lorsque la piste était à peu près sèche. Nous sommes finalement
arrivés dans une guesthouse à l’entrée du site de Koh Ker alors que la nuit
était déjà tombée.
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1. Route inondée par un orage survenu quelques instants avant notre passage |
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2. Accumulation d'un mélange glaise-boue entre nos roues et nos gardes-boues |
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3. Roues bloquées... Il ne reste plus qu'à nettoyer (Ne vous méprenez pas PE est toujours content de voyager ;-) ! |
Le lendemain, après la visite matinale
des temples de Koh Ker (cf post précédent), nous avons facilement rejoint Preah Vihear City (60km d’asphalte, un pur
bonheur!).
Le jour suivant un petit challenge nous attendait :
rallier Stung Treng dans la journée (aucune ville étape intermédiaire) par une
piste de 130 kilomètres (pas 1 seul kilomètre d’asphalte!). Cette large
piste devrait à terme devenir une route mais les travaux n’avancent pas vite car
nous l’avons trouvée dans le même état que celui décrit sur leur blog par des cyclos
qui l’ont empruntée en 2010. Nous avons perdu plusieurs litres de sueur, avons
gagné une bonne couche de fond de teint (euh… de poussière), mais nous
sommes finalement arrivés sans trop de difficulté (il n'a pas plu!) sur la rive ouest du Mékong. Le plus dur a été de trouver de quoi déjeuner (peu de villages et de commerces au bord de cette piste) ; nous nous sommes rabattus sur 2 pots de soupe de nouilles type Bolino achetés, et gracieusement préparés, dans une épicerie au milieu de nulle part. Avant 17h nous avions traversé le Mékong et étions installés dans une chambre avec vue
sur le fleuve. Nous avons retrouvé par hasard Kim et Hervé, un couple de
Français venus (re)découvrir le pays de naissance de Kim (sa famille a fui le
régime des Khmers Rouges lorsqu’elle avait 4 ans), que nous avions rencontré parmi
les pierres du Bayon à Angkor.
Du Cambodge resteront longtemps gravés
dans nos mémoires les «Hello!» et «Bye bye!» des
enfants, accompagnés d’un mouvement de la main droite de type marionnette. Qu’ils soient hauts comme 3 pommes ou en âge d’aller à l’école, nus ou
habillés, en train de jouer, de manger, de
se laver ou calés sur la moto familiale, tous les enfants, sans exception, nous
ont salués. A se demander si saluer les voyageurs n’est pas la première chose
que leur apprennent leurs parents (eux beaucoup plus réservés, nous
gratifiaient d’un grand sourire). C’était une sorte de jeu de parvenir à repérer
les enfants qui nous hélaient, dans la pièce sombre d’une maison, au milieu des
herbes ou des champs, etc. Parfois nous répondions par un «hello»
et un signe de la main lancés un peu au hasard.
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Le pays de l'éternel sourire |
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"Bye bye" |
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"Hellooooooooooooooo!" |
De nombreux panneaux « Danger! Mines! »
sont là pour nous rappeler que les Cambodgiens étaient encore aux prises avec les
horreurs de la guerrecivile il y a moins d’une vingtaine d’années. Les cicatrices de brûlis dans les nouveaux champs au bord des routes et les maisons sur pilotis, en bois, construites
au milieu (probablement pas très légalement) rappellent eux sans cesse que le
Cambodge a un des taux de déforestation les plus élevés au monde. Des gens qui n’ont rien brûlent un petit bout de forêt pour avoir un
petit lopin de terre cultivable, nécessaire à leur survie. Le pays est en paix
mais ses forêts finissent de partir en fumée.
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