Du 13 au 22 Avril 2013
370 kms
La duong Hô Chi Minh (HCM) est une des deux
routes nationales principales qui traversent le Vietnam du nord au sud, de Ha Noï
à Hô Chi Minh City. Elle suit la cordillère Annamitique tandis que la QL1 longe
la côte. La route HCM est ainsi nommée en hommage à la piste homonymequi était utilisée pendant la
guerre du Vietnam par l’armée du nord pour ravitailler en armes et nourriture
les combattants du Viet Minh au sud. Il s’agissait d’un ensemble de voies (et
non d’une simple piste) qui suivait la cordillère Annamitique sur une distance d’environ 2.000kms, serpentant entre le Laos (majeur partie),
le Cambodge et le Vietnam.
Dans les années 60 parcourir la « piste HCM » était une épreuve de force (1) et de chance.
Des centaines de milliers de tonnes de bombes y ont été lâchées par les
américains sur la piste.
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Nous sommes bien sur la route Hô Chi minh. |
Nous avons emprunté cette route HCM en
direction du nord, entre Ngoc Hoï et Khâm Duc. Cette portion d’une centaine de
kilomètres passe au-dessus de rizières encaissées et à travers des villages
Kinh (une des 54 minoritésreconnues par le gouvernement vietnamien) reconnaissables à leurs maisons communales typiques.
Ici, contrairement à ce que nous avions observé dans la cordillère du côté Laotien,
chaque parcelle cultivable est exploitée et les villages sont nombreux et
rapprochés. La végétation est luxuriante dans cette région; nous en avons
compris la raison en nous faisant tremper 2 jours de suite et en traversant des
nappes de brouillard « à couper au couteau ».
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Maison communale typique d'un village Kinh |
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Retour de l'école à vélo. |
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Un des jeux préférés des enfants: faire la course avec nous dans les côtes. |
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Les montagnes de la cordillère Annamitiques, avant la pluie... |
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... Sous la pluie... |
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... Après la pluie. |
Lorsque nous avons quitté la route HCM
pour filer plein est en direction de la mer de Chine, le temps s’est radouci et
nous avons retrouvé le soleil. Nous avons fait étape dans le village de Hiep Dùc
puis rejoint Hoï An en empruntant des petites routes. C’est ainsi que nous
avons fini, une fois encore, sur une piste en travaux où nous ne nous sommes
pas embourbés (contrairement à d’habitude) mais avons dû faire un peu
d’escalade et de portage des vélos et des sacoches pour franchir une zone
critique. Malgré tout, l’effort n’était pas vain. Après ce passage pénible nous
avons retrouvé une petite route qui se faufilait à travers les rizières et sur
laquelle était étalé le riz récemment récolté séchant au soleil. Arrivés au
village de Cam Kim au bord de la rivière Thu Bon, nous avons pris un bateau
pour rejoindre Hoï An, sur la rive opposée.
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Récolte du riz |
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Séchage du riz sur le bord de la route |
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Traversée de la rivière Thu Bon |
Hoï Anétait
un important port de commerce jusqu’au XVIIème siècle attirant les marchands
Chinois, Japonais, Européens et Indiens qui s’y installaient pendant la saison
sèche. Par la suite, son activité marchande a périclité au profit du port de Da
Nang quelques dizaines de kilomètres au nord et plus facile d’accès. Elle est
une des rares villes à ne pas avoir été bombardée pendant la guerre du Vietnam
et ses maisons à l’architecture vietnamienne typique ont été parfaitement
conservées, ce qui lui vaut d’être classée au patrimoine mondial de l’UNESCO
depuis 1999. Chaque année à la saison des pluies, la ville est inondée et les
habitants utilisent des systèmes de poulies pour suspendre leurs meubles au
plafond pendant la crue. Les maisons abimées par la montée des eaux sont
rénovées tous les ans (peintures, remplacement de piliers, etc.).
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Idéogramme chinois "en oiseaux" présent sur un pilier d'une des maisons traditionnelles de Hoï An |
Notre arrivée à Hoi An a été pour le moins
déconcertante. Simplement en traversant une rivière, nous sommes passés de la
campagne vietnamienne et du régime cóm
(riz) et phó (soupe de nouille) à un
centre historico-touristique constitué de maisons parfaitement rénovées aux
façades jaune moutarde. Dans les rues déambulent des groupes de touristes, à
pied, en cyclo-pousse ou à vélo. Les boutiques de souvenirs s’y accumulent,
ainsi que des restaurants proposant de la cuisine occidentale ou de la
« nouvelle » cuisine vietnamienne (le canard laqué est servi avec des
pommes de terre sautées) et des boulangeries chics vendant de véritables
baguettes à la française, des
tartelettes, et des brownies. Passée une première impression assez mitigée, nous
avons apprécié de nous balader dans les rues piétonnes et cyclables de cette
ville-musée, surtout le matin avant que des hordes de touristes ne
l’envahissent. Nous n’y sommes cependant restés qu’une journée et demie.
Pour rejoindre Da Nang, 30 kms au nord de
Hoï An, nous avons longé la côte de la mer de Chine. Les villages de pêcheurs y
font place à des resorts plus ou moins luxueux, plus ou moins achevés. Il reste
néanmoins quelques belles plages d’accès aisé et nous avons pu prendre notre
premier bain dans la mer depuis la Thaïlande: une eau turquoise, d’une
température parfaite - ni trop chaude, ni trop froide - bordant une plage de
sable fin… le bonheur.
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Entre Hoï An et Da Nang, l'endroit rêvé pour un premier bain dans la mer de Chine |
Cette toute petite étape nous a permis de
rejoindre Da Nang tôt en début d’après-midi et de profiter de la ville. Un pont
moderne nous a transportés de la zone touristique côtière, composée uniquement
d’hôtels qui semblaient aussi vides que neufs, à un centre-ville vivant et dynamique.
Les supermarchés, les cafés wifi et les chaines de fast-food internationales
(KFC, Burger King, etc.) y côtoient les petites échoppes et les stands de
street-food traditionnels. Même s’il y a peu à y visiter (à part, dixit notre
amie Flo, un très intéressant musée sur la culture Cham que nous avons raté),
l’ambiance de la ville vaut le détour.
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Pont en forme de dragon, Da Nang |
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Da Nang |
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Supermarché de Da Nang: on ne rigole pas avec la "vache qui rit"! |
Le Vietnam a une forme très allongée,
proche de celle d’un « S », et sa largeur est parfois réduite à moins de
cinquante kilomètres. es
montagnes de la cordillère Annamitique plongent dans la mer de Chine au niveau
de l’un de ces passages étroits, le col de Hai Van (le « col des
nuages ») à une vingtaine de kilomètres au nord de Da Nang. Dix kilomètres
d’ascension modérée nous ont amenés à 480m d’altitude d’où nous avons profité
d’une vue panoramique, d’un côté sous les nuages, et de l’autre sous un
magnifique soleil!
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Bord de mer entre Da Nang et le pied du col de Haï Van (en fond) |
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Montée au col de Haï Van dans la brume... |
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... et descente sur Lang Co sous le soleil. |
Ce jour là nous avons fait étape dès midi à
Lang Co, un village où se mélangent pêcheurs et touristes, coincé entre la mer
et le lagon Vung An Cu, juste au bas du col de Haï Van. Nous avons utilisé notre demi-journée
de repos pour profiter d’une grande plage de sable blanc et des restaurants de
poissons et de fruits de mer au bord du lagon dans lesquels vous pouvez choisir
votre futur repas directement dans des aquariums.
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Poissons, coquillages, crabes... à vous de choisir! |
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Lagon Vung An Cu |
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Lagon Vung An Cu |
Le lendemain nous avons rallié Hué,
toujours en longeant la côte. Au paysage entre mer et montagne sont venues
s’ajouter des tombes. Des dizaines, des centaines de tombes, plus monumentales
les unes que les autres, s’étendant à perte de vue sur le sable. Elles semblaient
appartenir à au moins deux des confessions religieuses du Vietnam : Cao Dai
symbolisée par un globe terrestre orné de l’œil de la providence, et chrétienne avec une croix.
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Des tombes plus monumentales les unes que les autres |
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Lagon Dam Cau Haï |
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Entre Lang Co et Hué |
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Entre Lang Co et Hué |
Huéfût
la capitale impériale du Vietnam du 1802 à 1945. Contrairement à Hoï An, elle a
été lourdement bombardée par les Américains pendant la guerre et la cité
impériale a été presque entièrement détruite. Aujourd’hui, une grande partie
des bâtiments officiels, des résidences impériales et des temples ont été restaurés.
Cet impressionnant complexe est entouré par des fortifications de plus de 10
kms de long; les groupes de touristes (souvent chinois) s’y
déplacent en minibus électriques.
Pour s’accorder avec l’histoire et la
géographie du Vietnam, ce post devrait s’arrêter avec notre traversée de la
rivière Ben Haï, frontière historique entre le sud et le nord du Vietnam. Mais nous
en sommes encore à une centaine de kilomètres et je préfère garder quelques aventures pour le prochain post…
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