jeudi 4 avril 2013

Cambodge (1/3): Arrivée en terre khmère


Du 14 au 17 Mars 2013

De Prum à Siem Reap (127 Kms)




Le mercredi 14 mars, à la mi-journée, nous avons quitté les routes thaïlandaises surchauffées pour les routes cambodgiennes… tout aussi surchauffées.

Le visa cambodgien peut s’obtenir directement à la frontière mais, corruption oblige, le coût peut être variable. Des amis, entrés peu de temps avant nous au Cambodge à moto (eux en provenance du Laos), avaient dû patienter un peu avant de pouvoir obtenir leurs visas sans payer de surplus frauduleux. Pour nous, ce fut assez rapide : 1) Nous sommes arrivés au guichet pour l’émission des visas ; 2) le guichetier nous a demandé 25$ par visa ; nous avons répondu que nous voulions un visa « Tourisme » et que ce dernier coûte seulement 20$ ; 3) il a émis et collé nos visas dans nos passeports, et nous les a rendus contre… 2x20$ ! Bref, en 15 mn nous avions passé la frontière et nous sommes repartis avec visas et passeports tamponnés pour 40$. Comme il était midi, nous avons décidé de faire une pause-déjeuner pour ne pas repartir en pleine chaleur.

La ville cambodgienne frontalière de Prum est essentiellement constituée de casinos, où les Thaïlandais viennent s’adonner à un vice interdit chez eux, et de petits commerces (bureaux de change, magasins de téléphonie, etc). Pour repousser encore un peu le redémarrage sous la chaleur, nous sommes allés acquérir une carte SIM cambodgienne avec un accès internet. Cette stratégie a fonctionné au-delà de nos espérances : la seule vendeuse de la boutique, récemment embauchée et totalement inexpérimentée, nous a retenus près d’une heure pour réussir à activer la carte; elle était ravie, nous étions ses premiers clients. Lorsque nous sommes repartis, il faisait toujours aussi chaud et lourd, et le ciel était maintenant menaçant. Après seulement 5 km mon pneu arrière a commencé à se dégonfler (la 2nde crevaison depuis Paris pour moi!). Nous nous sommes arrêtés à côté d’une petite échoppe, sous un ciel de plus en plus sombre et au milieu de rafales de vent, et avons juste eu le temps de changer la chambre à air avant que l’orage éclate. Nous avons pu nous abriter dans l’échoppe, en compagnie des buveurs de bière déjà présents et des travailleurs agricoles venus également s’y réfugier. Nos hôtes nous ont offerts à boire et leurs plus beaux sourires, faute d’autre moyen de communication (notre khmer et leur anglais étant à peu près du même niveau). La pluie s’est arrêtée in extremis pour que nous ayons le temps de rallier Pailin avant la nuit, à moins de 20 kilomètres de là.

Un abri bienvenu qui nous a fait tester l'accueil Cambodgien.

Le lendemain matin, nous sommes repartis à 7h pour rejoindre Battambang. Depuis la Thaïlande, les conditions climatiques de plus en plus difficiles (une température supérieure à 40°C en journée et un fort taux d’humidité) nous ont obligés à modifier nos habitudes et à nous lever entre 5h et 5h30 (soit environ 3h plus tôt que pour partir travailler quand nous sommes à Paris) pour profiter des quelques heures de « fraîcheur matinale » (toute relative…). Le paysage qui s’offre à nos yeux est très différent de celui que nous avions la veille en Thaïlande : forêts disparates, tas de cendres restes des brûlis utilisés pour nettoyer les sous-bois, les champs et les bas-côtés de la route, rizières sèches, etc. Les maisons, quant à elles, ont pris de la hauteur : l’habitat khmer traditionnel est sur pilotis, l’espace ombragé sous la maison servant de pièce à vivre supplémentaire, tout du moins à la saison sèche.



Rizières et bananiers aux tons d'automne... euh de saison sèche!

Habitat Khmer traditionel

Contrairement à l'Inde, ici les klaxons sont interdits!

La plus grosse coco verde que nous ayions bue... nous n'avons même pas réussi à finir la pulpe!

Après nous être installés dans un petit hôtel du centre de Battambang (avec piscine et terrasse aménagée sur le toit, le luxe à petit prix !), nous avons exploré cette ville moyenne, mélange de tradition (vaste marché, architecture coloniale française) et de modernité (cafés et restaurants tenus par des ONG et proposant un accès wifi, supermarché moderne ne vendant que des produis importés des US et luxueux hôtels récemment construits).

Le marché, Battambang

Rive de la rivière Sangkae, Battambang 
Battambang

Cortège des moines qui vont chercher leurs offrandes matinales, Battambang


Sortie de l'école: le retour à la maison se fait à pieds, en vélo...

... ou en moto!

De Battambang, nous avons choisi de rallier Siem Reap en bateau. A cette saison où le niveau de l’eau dans la rivière Sangkae et le lac Tonlé Sap est bas, le trajet dure 7 heures. Nous avons ainsi eu le temps d’observer la vie des villages flottants : déplacements en barque dans les « rues » du village, vendeurs flottants, sortie de la messe sur le « parvis » de l’église flottante, toilettes simplifiées (= direct dans le lac), etc. Les habitations sur le Tonlé Sap sont mouvantes au gré des saisons et des variations de surface et de profondeur du lac : celles-ci passent respectivement de 2.700 à 16.000 km2 et de 1 à 9 mètres entre la saison sèche et la saison des pluies. L’écoulement des eaux du lac, quant à lui, est unique au monde : à la saison des pluies le Mékong se déverse dans le lac alors qu’au contraire à la saison sèche les eaux du lac s’écoulent dans le Mékong.


Rivière Sangkae

Rivière Sangkae
Village flottant

Vendeur flottant

Village flottant, rivière Sangkae

Epicerie, rivière Sangkae

Village flottant, rivière Sangkae

Village flottant, rivière Sangkae

A marée basse, la navigation peut se faire au baton

Les plantes aquatiques envahissent la rivière à certains endroits et rendent la navigation très difficile!

Vendeurs de beignets

Village flottant, rivière Sangkae
Village flottant, lac Tonlé Sap

Siem Reap est la ville située juste en-dessous du complexe archéologique d'Angkor. A ce titre elle attire de très nombreux touristes et est en pleine expansion. Nous y avons passé 3 nuits afin de (re)visiter les temples d’Angkor (cf post suivant). 


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