mardi 26 mars 2013

Thailande, le retour au calme

Du 27 Février au 14 Mars 2013 (dont 10 jours à Bangkok)

400 Km


File:Flag of Thailand.svg


Ne pouvant ni entrer ni sortir par la voie terrestre au Myanmar (ou Birmanie, la suite logique de notre voyage) nous avons dû le survoler. Pour la seconde fois du voyage nos vélos ont donc pris l'avion, de Dacca à Bangkok.

L’impression que les voyageurs gardent de cette ville est très variable selon d’où ils viennent. Des amis, venant de France, m’avaient dit « Bangkok, c’est assez impressionnant […] c'est trop le bordel dans cette ville! », et PE qui y avait passé quelques jours il y a 15 ans, après avoir séjourné deux mois dans le très calme Laos, en avait gardé un assez mauvais souvenir (chaos urbain et arnaques).
Cette fois-ci, au contraire, après avoir passé 3 mois et demi en Inde et au Bangladesh, Bangkok lui (nous) est apparu comme un havre de paix : faible densité de piétons dans la plupart des rues (et très peu de monde le soir), aucune interpellation sur notre passage, possibilité de dormir le matin sans être réveillés par le brouhaha de la rue, quasi disparition des coups de klaxon (que nos oreilles ont encaissés de manière quasi continue dans toutes les villes du sous-continent indien). Les premiers jours, nous guettions le réveil de cette ville réputée animée… mais ce moment ne venait jamais (vous pouvez lire le post de Geneviève, une amie cyclo, qui décrit parfaitement ce sentiment). Malgré le nombre important de voitures, la circulation reste fluide et organisée : il y a des feux de circulation (que tout le monde respecte) et des passages cloutés, aucun véhicule ne roule à contre-sens, et surtout les gens (même les conducteurs de tuk-tuks) utilisent leur clignotant à la place de leur klaxon. J’ai, d’ailleurs, utilisé une fois ma grosse sonnette indienne pour signaler ma présence à des piétons, tous les regards se sont immédiatement tournés vers moi, très étonnés et un peu apeurés. Je n’ai jamais recommencé ! Nous avons pris un grand plaisir à flâner dans les paisibles ruelles de la vieille-ville et le long de ses multiples canaux, et avons alors réalisé, par opposition, à quel point le sous-continent Indien avait été épuisant (autant que passionnant), en nécessitant une attention (auditive, visuelle ou olfactive) de chaque seconde.


Khlong Saen Saeb

Quartier chinois

Grand palais

Remarquez la photo du roi Bhumibol en fond

Wat Ratchanatdaram Worawihan

Les statues du Bouddha...

... et les moines deviennent omniprésents

Nous avons retrouvé à Bangkok plein de petites choses qui avaient disparues de notre quotidien ces derniers mois:
  • Loger dans des chambres d’hôtel propres avec du papier toilette, des serviettes et des draps sans tache;
  •  Utiliser une machine à laver (petite précision: nous avons apprécié…);
  • Croiser des touristes (en 1 minute dans la rue Khaosan, nous en avons vu plus qu’en 3 semaines au Bangladesh);
  • Boire des bière en terrasse;
  • Manger du porc (cela ne nous était pas arrivé depuis la Bulgarie) et de la viande ou du poisson juste grillés (ce qui ne se trouve pas en Inde où tout est servi frit ou en sauce);
  • Voir des filles en mini-short et en débardeur dans les rues (PE a aimé, et moi-aussi car j’ai pu enfin me découvrir un peu);
  • Faire des courses dans des supérettes bien achalandées en jus de fruits 100% et en bon chocolat sans huile de palme et flâner un peu dans des shopping malls (qui peuvent presque faire concurrence à ceux de Dubaï), juste pour vérifier que nous n’en sommes pas très fans;
  • Aller voir un film sur grand écran pour la première fois depuis notre départ de Paris (en respectant la tradition du dimanche soir), dans un multiplexe diffusant des films en anglais, en mangeant du pop-corn caramélisé (tant qu’à faire une sortie ciné, autant la faire bien !), et après avoir visionné, debout pour faire comme tout le monde, un court métrage introductif à la gloire du roi Bhumibol.

Bangkok est un point de passage presque obligé des voyageurs en Asie sud-est. Notre long séjour nous a permis de revoir plusieurs de ceux que nous avions croisés les mois précédents: Andrew (Iran & Dubai ; il a troqué le scooter sur lequel il voyageait alors pour un vélo), Geneviève & François (le tandem franco-québecois rencontré en Inde) et Doris & Joerg (croisés et re-croisés au Bangladesh). En revanche, nous avons raté Holger, Kevin, et Vanessa & Romain, qui y étaient déjà passés.
Bangkok est une ville où l’on trouve tout, y compris l’huile spéciale nécessaire pour nos moyeux à vitesse intégrés. Bien que le constructeur recommande de faire une vidange tous les 5.000 kms, nous n’en avions pas fait depuis plus 9.000 kms (mais PE dit que son grand-père paternel, qui s’y connaissait dans le domaine, affirmait que la vieille huile était la meilleure). Nous avons pu faire une bonne révision de nos montures. Nous n’étions pas les seuls dans ce cas : lors de notre fréquentation assidue du magasin de vélo Bok Bok (lire "Be ok, Be ok" – à recommander), nous avons rencontré plusieurs autres cyclovoyageurs français (on ne recherche pas particulièrement les français mais il n’y avait que cela en stock chez Bok Bok) : Angel & Lionel sillonnent les routes depuis déjà 20 mois et ont prévu un voyage de 3 ans au total, Jean-Baptiste est en route pour rallier le Timor Oriental (avec Arnaud) et Ben (leur compagnon de route temporaire).

Andrew et son nouveau faux vélo (qu'il a revendu au bout de 2 semaines contre un vrai)

Nous avons retrouvé le tigre du Bengale à Bangkok!!!!

Au départ de Bangkok nous nous sommes dirigés vers Koh Samet. Cette petite île du golfe de Thaïlande, entourée de plages de sable blanc bordant une mer (trop) chaude (environ de la température d’un bain pour bébé) et turquoise, est un vrai petit paradis (un peu trop touristique bien sûr, mais nos vélos nous ont permis d’atteindre des coins tranquilles). J’ai pu y prendre mes premiers bains en bikini depuis Dubaï et fêter dignement mon année de plus avec une salade de papaye verte et du poisson grillé arrosés de bière Chang (rien de mieux pour éviter la déprime !).


Embarcadère pour Koh Samet

Ao Prao, Koh Samet

Dans un hamac...

... Ou les doigts de pieds en éventail, chacun sa façon de "farnienter"


Nous avons ensuite longé la côte jusqu’à Chanthaburi, une agréable petite ville de province (qui fut administrée par la France de 1893 à 1905). Il faisait bon s’y promener le long de rivière Mae Nam Chanthaburi et dans le centre-ville parsemé de bâtiments à l’architecture coloniale.






Chanthaburi


La Thaïlande est un pays très agréable pour voyager : tout est prévu pour le tourisme et le rapport qualité-prix est excellent ; et les routes sont larges, en très bon état et bordées de pistes ou de bandes cyclables. En contrepartie les trajets à vélos peuvent vite devenir un peu ennuyeux: il n’y a guère de vie le long des routes (contrairement à l’Inde ou au Bangladesh) car les activités ont plutôt lieu à l’intérieur des maisons et des usines; et les routes du sud du pays que nous avons empruntées n’étaient pas panoramiques (contrairement à celles du nord). 


Route très ennuyeuse

Route ennuyeuse

Route plus sympa, sans être palpitante non plus. On a tout essayé!

Venant de France, le dépaysement à l’arrivée à Bangkok doit être important, mais venant de Dacca, nous avons plutôt eu l’impression d’effectuer un retour vers un monde plus occidentalisé, plus aseptisé. La Thaïlande a un PIB parhabitant en parité de pouvoir d’achat (8.646$ en 2011) qui représente seulement un quart de celui de la France (35.246$) mais qui est presque égal à ceux des pays européens les plus pauvres (Albanie, 8.866$; Bosnie-Herzégovine, 9.076$), bien loin devant l’Inde (3.627$) et le Bangladesh (1.777$). C’est un pays au niveau de vie intermédiaire dont la «vie des routes» ressemble plus à celle de l’Europe que du sous-continent Indien.
Cela a beaucoup contribué à ce que nous modifions un peu nos plans. Nous avions prévu de remonter vers le sud du Laos par l’est de la Thaïlande mais nous avons finalement décidé de passer par le Cambodge (et les temples d’Angkor).  

Le meilleur (au sens propre) pour la fin: la street food. Calamars grillés 

Crevettes/poissons

Ou beignets... Tout est délicieux!
Bye bye la Thaïlande! Un passage très sympa mais nous partons déjà chercher un peu d'aventure chez le voisin Cambodgien

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