vendredi 5 avril 2013

Cambodge (3/3): De la terre et des Khmers


Du 20 au 23 Mars 2013

De Siem Reap à la frontière avec le Laos (393 Kms)

Nous sommes repartis de Siem Reap, vers l’est, non par la route nationale 6 comme tout le monde mais par l’ancienne route angkorienne qui reliait Angkor à Prasat Bakeng. Cette route n’est en fait plus qu’une piste, souvent sablonneuse, parfois barrée par des trous d’eau que nous n'avons pu traverser qu'après avoir déchargé les vélos. Seuls quelques ponts angkoriens (toujours debouts!) rappellent l’importance qu’a eu cette route il y a un millénaire. Nous l’avons quittée au bout d’une vingtaine de kilomètres pour nous diriger plein nord par la nouvelle route qui relie Damdek à Koh Ker. Quelques kilomètres plus loin nous nous sommes arrêtés pour visiter le temple de Beng Mealea (qui appartient également aux temples Angkoriens ; cf post précédent) et déjeuner.


Ancien pont Angkorien
(Mauvaise) surprise!

La "nouvelle" route sur laquelle nous avons ensuite poursuivi vers le nord s'est révélée être une "future" route, c'est-à-dire une piste en travaux. Nous avons pu y mesurer l’importance d’un statut Facebook d’amis voyageant à moto  «Note pour plus tard : le garde-boue garde la boue». En effet, quelques kilomètres avant Koh Ker, un orage localisé avait détrempé la route peu de temps avant notre passage (Cette année la saison sèche est un peu pluvieuse!). La glaise mouillée de la piste s’est alors accumulée sous nos garde-boues et a rapidement bloqué les roues : impossible d’avancer! Nous n’avons pu repartir qu’après plus d’une heure de nettoyage des roues et lorsque la piste était à peu près sèche. Nous sommes finalement arrivés dans une guesthouse à l’entrée du site de Koh Ker alors que la nuit était déjà tombée.

1. Route inondée par un orage survenu quelques instants avant notre passage

2. Accumulation d'un mélange glaise-boue entre nos roues et nos gardes-boues

3. Roues bloquées... Il ne reste plus qu'à nettoyer (Ne vous méprenez pas PE est toujours content de voyager ;-) !

Le lendemain, après la visite matinale des temples de Koh Ker (cf post précédent), nous avons facilement rejoint Preah Vihear City (60km d’asphalte, un pur bonheur!). 
Le jour suivant un petit challenge nous attendait : rallier Stung Treng dans la journée (aucune ville étape intermédiaire) par une piste de 130 kilomètres (pas 1 seul kilomètre d’asphalte!). Cette large piste devrait à terme devenir une route mais les travaux n’avancent pas vite car nous l’avons trouvée dans le même état que celui décrit sur leur blog par des cyclos qui l’ont empruntée en 2010. Nous avons perdu plusieurs litres de sueur, avons gagné une bonne couche de fond de teint (euh… de poussière), mais nous sommes finalement arrivés sans trop de difficulté (il n'a pas plu!) sur la rive ouest du Mékong. Le plus dur a été de trouver de quoi déjeuner (peu de villages et de commerces au bord de cette piste) ; nous nous sommes rabattus sur 2 pots de soupe de nouilles type Bolino achetés, et gracieusement préparés, dans une épicerie au milieu de nulle part. Avant 17h nous avions traversé le Mékong et étions installés dans une chambre avec vue sur le fleuve. Nous avons retrouvé par hasard Kim et Hervé, un couple de Français venus (re)découvrir le pays de naissance de Kim (sa famille a fui le régime des Khmers Rouges lorsqu’elle avait 4 ans), que nous avions rencontré parmi les pierres du Bayon à Angkor.

Chaud, humide et poussiéreux!
Mmmmh... quelques heures de nettoyage en vue!

Ok ce fond de teint fait quelques "patés" mais il est très résistant!

Malgré tout, nous voyons des choses très sympas sur la route: mode de transport utilisé pour les porcs,

Moulin ambulant pour faire de la farine de riz,
découpage de la glace (non, non, ils ne sont pas en pyjama, c'est la tenue locale) utilisée...

...pour les cafés glacés! Très appréciés lors des pauses, nous en avons bu plein et n'avons pas été malades!

Du Cambodge resteront longtemps gravés dans nos mémoires les «Hello!» et «Bye bye!» des enfants, accompagnés d’un mouvement de la main droite de type marionnette. Qu’ils soient hauts comme 3 pommes ou en âge d’aller à l’école, nus ou habillés, en train de jouer, de manger, de se laver ou calés sur la moto familiale, tous les enfants, sans exception, nous ont salués. A se demander si saluer les voyageurs n’est pas la première chose que leur apprennent leurs parents (eux beaucoup plus réservés, nous gratifiaient d’un grand sourire). C’était une sorte de jeu de parvenir à repérer les enfants qui nous hélaient, dans la pièce sombre d’une maison, au milieu des herbes ou des champs, etc. Parfois nous répondions par un «hello» et un signe de la main lancés un peu au hasard.

Le pays de l'éternel sourire
"Bye bye"
"Hellooooooooooooooo!"

De nombreux panneaux « Danger! Mines! » sont là pour nous rappeler que les Cambodgiens étaient encore aux prises avec les horreurs de la guerre civile il y a moins d’une vingtaine d’années. Les cicatrices de brûlis dans les nouveaux champs au bord des routes et les maisons sur pilotis, en bois, construites au milieu (probablement pas très légalement) rappellent eux sans cesse que le Cambodge a un des taux de déforestation les plus élevés au monde. Des gens qui n’ont rien brûlent un petit bout de forêt pour avoir un petit lopin de terre cultivable, nécessaire à leur survie. Le pays est en paix mais ses forêts finissent de partir en fumée.


Triste réalité: chaque année l'explosion de mines tue encore au Cambodge...

... et les travaux de déminage continuent!

Les brulis permettent de "nettoyer" des surfaces....

...qui seront ensuite...
... construites et cultivées.

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